En guise de conclusion
Avec la mort de Frédéric II en 1250 et la crise de succession qui s’ensuit, s’ouvre une période de troubles dont vont tirer profit grandes et petites familles nobles pour réaffirmer localement leur autorité. Loin de la tutelle impériale, la construction des châteaux se poursuit en Alsace, cependant que, portées par l’essor économique, les organisations urbaines mises en place au début du XIIIe siècle affichent une indépendance de plus en plus marquée face à leurs seigneurs, le plus souvent ecclésiastiques : la victoire des milices urbaines à Hausbergen consacre ainsi en 1262 l’émancipation de la municipalité de Strasbourg face à son évêque.
Le « grand interrègne » prend fin avec l’élection comme « roi des Romains » de Rodolphe de Habsbourg en 1273 : la famille d’origine alsacienne dont il est issu va occuper de façon quasi continue le trône impérial jusqu’au XVIIIe siècle. À ce moment-là, les châteaux construits par leurs prédécesseurs Hohenstaufen auront disparu ou tomberont en ruines. Des ruines romantiques qui fascineront artistes et écrivains… et bientôt les premiers archivistes et archéologues : dans le bulletin de la Société pour la conservation des monuments historiques d’Alsace, fondée en 1855 par le préfet Migneret, paraissent les études de Louis Spach, archiviste du Bas-Rhin, sur les châteaux d’Alsace et les chartes conservées dans le dépôt dans il a la charge.